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Bud Spencer (Carlo Pedersoli)

Avant tout pour tout le monde : un acteur

Pour l’anecdote, selon le producteur Matthias Wendlandt, si Terence Hill respectait les dialogues, Bud Spencer était plutôt là pour s’amuser. Les films dans lesquels il a joué montrent une certaine continuité avec son passé de sportif de haut niveau, refusant de se faire doubler jusqu’au début des années 1990.

Commençons par ses débuts …

Issu d’une famille de la bourgeoisie napolitaine, il survit au bombardement de l’usine de l’un de ses ancêtres. En 1940, sa famille émigre vers Rome. En 1947, il suit son père, industriel, ruiné par la guerre, en Amérique du Sud (d’abord au Brésil, puis en Argentine), où il tente de refaire sa vie. Carlo Pedersoli revient en Italie, à l’âge de vingt ans, et reprend ses études. Carlo croit au communisme jusqu’à un voyage dans sa patrie, l’Union soviétique.

Migrer pour mieux nager

Ne pratiquant plus la natation en Amérique du Sud, il revient dans les bassins à son retour dans la péninsule et réussit de bons temps. Ainsi malgré le manque d’entraînement, il devient le premier Italien sous la minute sur 100 mètres nage libre. Le 19 septembre 1950, il réalise 59 s 5. Il décide de persévérer dans la natation, même s’il le reconnait lui-même, il ne s’investit jamais pleinement dans la pratique de son sport. Il réussit, néanmoins, à abaisser le record d’Italie à 58s 2.

Il obtient sept titres nationaux et la médaille d’argent du 100 mètres nage libre des Jeux méditerranéens de 1951, derrière Alex Jany. Il joue également au water-polo à un haut niveau, puisque avec la sélection italienne, il remporte la médaille d’or aux Jeux méditerranéens de 1955 et le championnat d’Italie 1956 avec la section nautique de la Lazio. Cependant, il atteint ses limites aux Jeux olympiques, car en 1952, comme en 1956, il ne dépasse pas les demi-finales du 100 mètres. Aujourd’hui, il se remémore plus ses nombreux voyages, plutôt que ses déceptions olympiques. En 1956, il fut ainsi invité à l’Université Yale, qui s’intéressait à ses performances. En 1957, lassé de la vie de sportif amateur, il part en Amérique du Sud. Au Venezuela, il dirige, notamment, une équipe de construction de la Panaméricaine.

Reconversions en série

De retour en Italie, il épouse Maria Amato en 1960 avec laquelle il a trois enfants, Giuseppe, Christine et Diamante. Il aime relever des défis, devenant tour à tour chanteur ou inventeur avant de se lancer en tant qu’acteur au cinéma. Grâce à un physique imposant (Il mesure alors 1m92 et pèse 130 kg), il entame en 1967 une longue série de westerns spaghetti où sa truculence rappelle Obélix. Comme la plupart des acteurs italiens de western spaghettis, il adopte un pseudonyme anglo-saxon, Bud Spencer (Bud d’après la bière Budweiser, Spencer en hommage à son idole Spencer Tracy). Et pour finir, il se mettra aussi à la Politique. Aux élections générales italiennes de 2006, il est candidat dans le Latium sur la liste de Forza Italia. Son entrée en politique était motivée par sa volonté de répondre aux appels du Premier ministre d’alors, Silvio Berlusconi.

Eloigné du cinéma, il ne dédaignait pas les invitations de la fédération italienne de natation. Le comblant d’aise, il a, ainsi, reçu ses diplômes d’entraîneur mais à titre honorifique. Il a été invité, également, à remettre des médailles lors des Mondiaux de Rome en 2009. Il décedera dans cette même ville le 27 juin 2016 .

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