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Le Sauvetage Sportif

Le sauvetage sportif est aujourd’hui une discipline sportive à part entière qui se distingue par la diversités des épreuves qui sont proposés, que ce soit en mer ou dans d’autres plans d’eau, avec ou sans embarcation où l’on trouve les épreuves dites « côtier » ou encore en piscine où les épreuves sont dites « d’eau plate ». Ces rencontres spectaculaires, attirent tout le temps un public nombreux sans jamais lasser. Mais avant tout, commençons par le commencement. C’est-à-dire d’où vient cette discipline.

Histoire de la discipline

Hé bien ce n’est autre qu’en Australie au tout début du XXème siècle, en 1902 plus exactement à Manly Beach. A cette époque-là, vous n’avez pas le croire, mais se baigner dans l’océan était tout bonnement interdit. Mais malgré cela, certains comme un certain William Gocher se rebellèrent en forçant le gouvernement d’alors à finalement autoriser la baignade en journée.

Mais qui dit désormais baignade autorisé dans l’océan, dit dangers et donc une certaine sécurité à assurer. C’est ce que fit des petits groupes de bénévoles expérimentés qui se sont organisés pour porter secours aux baigneurs en cas de besoin. Les entrainements de ces bénévoles devinrent vite un sport qui connait ses premières rencontres entre sauveteurs dès 1906 à Bondi Beach près de Sydney. On donna à cette discipline le nom de « Surf Life Saving ». Au fil des décennies, les clubs de sauvetage sportif grandissent en taille et en nombre, ressentant aussi la nécessité de créer un organisme pour récolter des fonds et des aides des autorités locales, organisme qui deviendra au fil du temps le Surf Life Saving Australia, la fédération australienne aujourd’hui en place. Mais d’autres pays dès les années 1950 connaîtront le même essor de la discipline comme sur le modèle australien comme en Nouvelle Zélande, en Afrique du Sud, aux Etats Unis ou encore en Grande Bretagne. Des pays qui s’unissent pour créer l’International Council of Surf Life Saving qui deviendra la World Life Saving (WLS), autrement dit la Fédération Internationale de Sauvetage Sportif.

Côté Français, il existait déjà la Fédération Internationale de Sauvetage Aquatique, la FIS depuis 1910 crée par le Français Raymond Pitet pour répondre à une forte croissance des baignades en mer et en eau plate, plus européen, et donc d’une surveillance accrue. C’est de la fusion de cette FIS avec la WLS que naitra la ILS, l’International Life Saving Federation qui pris effet lors des Championnats du monde de Sauvetage en 1994. Ces Mondiaux dont les Français participèrent pour la première fois, ayant été briffés deux ans auparavant par deux sauveteurs australiens Adam Sambrook et David Shields alors exilés en France qui prirent dans leurs valises du matériel encore jamais vu en France jusque-là comme des planches et des kayaks de sauvetage côtier ainsi que des bouées tubes. Dans l’Hexagone, les épreuves de sauvetage se font en piscine depuis des décennies, mais il existait tout de même une Coupe de France de sauvetage côtier dès 1990, mais se résumait en un relais de quatre sauveteurs effectuant une course à la nage avec des palmes. Les mondiaux 1994 et l’arrivée d’Adam Sambrook et sa connaissance des épreuves du sauvetage côtier fut donc le grand lancement de la discipline officielle avec les Premiers Championnats de France qui ont eu lieu en 1995 à Lacanau.

Les différentes épreuves

Les épreuves de Sauvetage Sportif se distinguent par deux spécialités : le sauvetage en eau plate, qui se déroulent principalement en piscine et le sauvetage côtier où les épreuves se passent dans divers plan d’eau, que ce soit en étang, lac, rivière et surtout en mer. Il est à regretter que certaines épreuves se soient éloignées de la pratique du sauvetage réel.

Mais là, nous allons voir tout d’abord les épreuves en eau plate.

Les épreuves en eau plate

On en dénombre six épreuves individuelles et cinq épreuves par équipe. Le déroulement des épreuves se mesure en temps : les huit meilleures réalisations chronos lors des séries qualificatives donnent accès à la finale des épreuves en eau plate.

Nous avons tout d’abord les 100m, 200m et 400m obstacles : cette épreuve simule le passage d’obstacles par le sauveteur lors de la recherche d’une personne en détresse en un minimum de temps. L’obstacle sera de 2m50 sur 70cm et placé à 12m50 du bord. À chaque passage, le nageur doit passer sous cet obstacle. Cette épreuve simule le passage de vague par le sauveteur lors de la recherche d’une personne en détresse dans un minimum de temps.

Ensuite, nous avons le 100m remorquage de mannequin avec palmes : cette épreuve permet au sauveteur d’agir plus vite lors de la recherche de la personne en détresse grâce à un équipement supplémentaire. Le nageur effectue 50 m en nage libre avec palmes, puis plonge sous l’eau pour récupérer un mannequin au fond de l’eau situé entre 1,80 m et 3 mètres, le remonter puis le remorquer sur 50 m sans que le mannequin n’ait la tête sous l’eau.

L’épreuve du 50m mannequin qui consiste à rechercher la personne en détresse et son remorquage en surface en un minimum de temps. Après avoir parcouru 25m en nage libre, le sauveteur plonge vers le mannequin placé entre 1m80 et 3m de profondeur, le remonte et le remorque sur 25m.

Nous avons ensuite l’épreuve du 100m combiné de sauvetage : cette épreuve met le sauveteur en présence d’une difficulté supplémentaire par la recherche en apnée de la personne en détresse et son remorquage en surface après l’avoir repérée. Le nageur effectue un 50 m nage libre, de suite après le virage il poursuit une apnée de 17,50 m, récupère un mannequin puis le remorque sur 32,5 m.

L’épreuve qui suit est le 100m mannequin avec palmes et bouée tube où le nageur effectue un 50 m nage libre avec une bouée tube et des palmes, récupère un mannequin au bout du bassin, le « clipse » à l’aide de sa « bouée tube », puis revient sur 50 m nage libre palmes en tirant le mannequin qui n’est rempli qu’à moitié, détail qui a son importance.

Une épreuve qui porte bien son nom est celui du 200m Super Sauveteur où le nageur doit effectuer 75 m de nage libre, récupérer un Mannequin au fond de l’eau situé entre 1,80 m et 3 m, puis le tracter sur 25 m. le nageur doit ensuite chausser une paire de palmes et enfiler sa bouée tube, effectuer 50 m nage libre palmes et « bouée tube », récupérer un mannequin au bout du bassin, le « clipser » à l’aide de sa « bouée tube », puis revenir sur 50 m nage libre palmes tout en tirant le mannequin derrière lui.

Nous voici ensuite arrivée aux épreuves en eau plate en équipe avec pour commencer le relais 4 x 50m obstacles où quatre nageurs se relayent sur 50 m en passant sous des obstacles placés à 12,50 m du bord.

Après vient le  4 x 25m relais du mannequin où quatre sauveteurs se relayent sur une distance de 100m pour remorquer en surface le mannequin qui représente une personne en détresse.     

Le 4 x 50m Relais Palmes Bouée Tube où le 1er sauveteur nage sur 50m. Le 2ème sauveteur nage 50m avec palmes. Le 3ème sauveteur nage 50m en remorquant une bouée tube. Et le 4ème sauveteur, tracte sur 50m le 3ème sauveteur à qui il a passé la Bouée tube. Ce dernier ne s’aidant que de ses jambes.

Le 4 x 50m  relais sauvetage où le 1er sauveteur nage sur 50m en surface. Le 2ème sauveteur parcourt les 50m avec palmes en apnée totale et remonte le mannequin au 3éme sauveteur qui nage sur 50m en remorquant le mannequin. Enfin, le 4ème sauveteur, chaussé de palmes, tracte sur 50m le mannequin.

Et enfin pour finir avec les épreuves relais en eau plate, on a le relais lancer de corde (dit « Line Throw ») où le sauveteur lance une corde afin de ramener un autre sauveteur situé à environ 12,5m vers le bord de la piscine pour simuler le sauvetage d’une victime avec une corde et ce dans un minimum de temps.

Et pour conclure avec les épreuves en eau plate, on a une épreuve de simulation de sauvetage appelée le « SERC » qui propose à une équipe de quatre sauveteurs de résoudre différentes situations de détresse et ce dans un temps limite.

Les épreuves de sauvetage côtier

Les épreuves de sauvetage côtier peuvent se préparer et se disputer sur lac, rivière, océan ou à la mer, tant qu’il n’y a pas de danger qui se présentent. Elles ont été préparées et proposées par des commissions mondiales et européennes. On dénombre 7 épreuves individuelles et quatre en équipe sous forme de relais. La France a repris de son côté ces épreuves que je vais vous lister en les modifiant sur quelques points. Le programme des compétitions de sauvetage côtier est très souvent modifié en fonction des conditions de la houle, de vent, de marée, lorsque ça se déroule en bord de mer. Et justement cette adaptabilité permet d’être diffusée chez les sauveteurs, ce qui peut être un point crucial en cas de sauvetage en situation réelle.

Pour commencer à lister les épreuves de sauvetage côtier, commençons par la plus basique : La Nage, où les sauveteurs partent de la plage et doivent nager, contourner les bouées qui symbolisent des noyés et revenir sur la plage pour franchir la ligne d’arrivée.

Ensuite nous avons le Sprint sur le sable (Beach Sprint), où le sauveteur effectue un sprint sur la plage sur une distance de 90m. Cette épreuve peut être jumelée avec la course du même style mais sur 2 km.

L’épreuve du Board Race avec un Paddle Board où les sauveteurs s’élancent d’une ligne de départ, rament avec leur planche jusqu’à une ou plusieurs bouées, qui symbolisent un noyé, et reviennent jusqu’à la plage le plus rapidement possible. Dans les catégories Poussins et Benjamins, le paddle board est remplacé par un nipper board.

L’épreuve du Surf Ski, autrement dit le « Ski Race » où le départ se fait dans l’eau et les sauveteurs doivent effectuer un parcours délimité par des bouées avec leur surf ski, avant  de revenir vers la plage pour passer la ligne d’arrivée matérialisée  par deux drapeaux dans l’eau.

L’épreuve du « Beach Flags » où les sauveteurs sont couchés sur le sable à plat ventre, dos aux bâtons qui sont plantés sur une ligne parallèle à la ligne de départ mais distante de 20m. Il y a un bâton en moins que de participants. Au signal : les compétiteurs se redressent, se retournent et effectuent un sprint pour s’emparer de l’un des bâtons. Celui qui reste sans bâton est éliminé.

Vient ensuite le combiné de sauvetage côtier qu’on appelle aussi bien l’Ironman Race que l’Oceanman Race. Elle est considérée comme l’épreuve reine du sauvetage sportif ! Au cours de cette épreuve, les sauveteurs enchaînent les épreuves de nage sur 400m, de planche et de surf ski avec une transition en course à pied sur le sable (l’ordre des épreuves étant tiré au sort).

Voilà donc les épreuves de Sauvetage Sportif Côtier en équipe, comme pour commencer le Relais sprint sur le sable, le « Beach Relay » : 4 sauveteurs effectuent un relais sur une distance de 4 fois 90m en se transmettant un témoin, nom donné au bâton en relais. Le passage du relais s’effectuant en face à face.

Le Relais Sauvetage Bouée Tube (« Rescue Tube rescue Race »): quatre sauveteurs sont nécessaires pour ce relai. Le premier nage jusqu’à une bouée, lorsqu’il est arrivé à cette bouée, il lève son bras pour donner le signal de départ au deuxième sauveteur qui s’élance avec une paire de palmes et une bouée tube. Il doit aller le plus rapidement possible « sauver » le premier sauveteur qui joue le rôle de la victime. Le sauveteur muni de la bouée tube va « clipser » sa victime et va la ramener jusqu’à la plage le plus vite possible. Là les deux autres sauveteurs vont saisir la victime par les bras et la tirer jusqu’à la ligne d’arrivée.

Le Relais Sauvetage en Planche (« Rescue Board Rescue Relay ») où un premier sauveteur part de la plage et nage jusqu’à une bouée. Une fois arrivé, il donne un signal au deuxième sauveteur. Le deuxième part de la plage avec la planche, récupère son équipier à la bouée, et revient à deux sur la planche, en terminant finalement par un sprint sur la plage avec la planche.

Le Relais Combine de Sauvetage appelé aussi le « Taplin Relay » : c’est un « Oceanman » en équipe comme vu précédemment. Quatre sauveteurs se relayent et réalisent chacun une des épreuves : sprint, nage, planche et kayak.

Le Relais Planche, une épreuve qui demande à 4 sauveteurs de parcourir différentes distances dans la mer en nageant pour l’un, en parcourant la distance en planche de sauvetage pour un autre et en s’aidant d’un surf ski pour le suivant. Le quatrième terminent ce relais par une course sur le sable.

L’épreuve de Relais Nage qui est tout simplement un parcours de Nage effectué par quatre relayeurs.

L’épreuve dite de « Double Ski » qui se résume en un parcours de surf ski biplace.

L’épreuve appelée « Team Race » qui est un parcours de nage effectué en équipe et où les quatre membres de chaque équipe partent et nagent en même temps.

Et enfin pour finir en beauté, l’épreuve du Surf Boat qui est en tant que telle une discipline très spectaculaire. Un équipage doit effectuer un aller-retour de près de 800 mètres sur le fameux Surf Boat, un bateau de près de 300 kilos avec des rames longues de 5 mètres, aux travers de déferlantes impressionnantes.

En bref …

Le Sauvetage Sportif est une discipline désormais présents durant les World Games, une sorte d’antichambre pour les sports voulant devenir un jour une épreuve olympique. Le Sauvetage Sportif a déjà été présent lors d’olympiade mais en tant que discipline d’exhibition. Côté Palmarès lors des championnats du Monde qui ont lieu tous les deux ans et qui rassemblent près de 113 nations, les Australiens, fondateurs historiques de la discipline trustent bien les premières places comme les Américains. Mais les Français commencent un peu à tirer leur épingle du jeu, à l’image du titre de champion du monde en équipe décroché en 2018. Au niveau européen par contre, la France est bien présente sur les podiums depuis bon nombre d’année déjà.  C’est surtout le fruit de ma Fédération Française de Sauvetage et de Secourisme a mis en place il y a quelques temps déjà une École Nationale de Sauvetage (E.N.S.) pour garantir un enseignement de qualité, en toute sécurité par des encadrants aux compétences reconnues.

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